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DES ADVERSAIRES SOUS PRESSION

Brest-Caen ouvrait en grande pompe une 36ème journée sous haute tension, tant au sommet du Championnat que dans ses tréfonds. En venant à bout de fringants Bretons, deuxième meilleure équipe de Ligue 2 sur la phase retour (derrière Caen), les Rouge et Bleu ont non-seulement empoché trois points vitaux mais ils ont surtout mis une pression pesante sur les épaules de leurs concurrents. Angers déjà sorti de route, le champagne messin déjà ingurgité par les futurs champions de L2, ils ne sont plus que trois lancés à la poursuite du SMC : Lens, Nancy et Niort (dans cet ordre). Hasard du calendrier, Caen et ses poursuivants se déplacent tous à l’occasion de cette 36ème journée. Affublé du duel le plus compliqué, les Caennais ont d'ores et déjà dominé leur peur pour prendre les devants. A leurs adversaires de faire mieux (ou du moins d'essayer).

La tâche ne sera pas aisée pour les Chamois Niortais. En déplacement dans le Val-de-Marne, ils iront défier l’US Créteil sur ses terres. Avec le moins bon ratio de points pris à l’extérieur parmi les clubs à la lutte, les joueurs des Deux-Sèvres devront faire fort pour accrocher les trois points. D’autant que les Cristoliens sont quasiment maintenus et qu’ils joueront en toute décontraction. Le pronostic : match nul.

Côté nancéiens, les choses ne vont pas trop mal ces derniers temps. Vainqueurs de quatre de leurs cinq derniers matches, les hommes de Pablo Correa sont dans un rythme semblable à celui des Caennais. Ils se sont en tout cas sérieusement rapprochés du podium et briguent fermement la troisième place détenu par le favori lensois. En déplacement à Laval ce soir, les choses ne seront toutefois certainement pas aussi aisées qu’elles y paraissent. A l’aller, les Tangos avaient posé beaucoup de problème aux Lorrains qui s’étaient imposés de justesse (2-1). Surtout, les Lavallois sont en net regain de forme à domicile. Outre une défaite concédée face à Niort récemment, les Mayennais ont tout dévoré sur leur passage. Quand on sait que sur leurs terres, ils ont notamment vaincu Angers (4-1), Troyes (2-1) et Tours (1-0), les Nancéiens peuvent trembler. Le pronostic : match nul.

Enfin, l’énigme lensoise croisera le fer avec l’irrégulière équipe istréenne. Annoncés promus d’avance en début de saison, les pensionnaires de Bollaert sont demeurés fidèle à leur étiquette. Présents sur le podium durant la majeure partie de la saison, leur place dans l’ascenseur n’a semble-t-il jamais été aussi menacée qu’en ce mois de mai décisif. Leur chance lors de cette 36ème journée réside finalement dans le fait de se déplacer. A domicile, les résultats lensois sont décevants ces derniers temps. Au Stade Parsemain, les Sang et Or n’auront d’autre choix que de s’imposer face à des Istréens en pleine déconfiture. Dix-neuvièmes et relégables, les joueurs du sud sont à la peine défensivement. Si les Lensois désirent vraiment un avenir radieux en Ligue 1, s’imposer dans les Bouches-du-Rhônes est une nécessité absolue. Le pronostic : victoire de Lens.

SCENARII POUR UNE MONTEE

La montée tend les bras aux joueurs caennais. Mais dans les dernières encablures de ce Championnat si indécis et disputé, les choses semblent pouvoir aller très vite dans les deux sens. Avant que la 36ème journée ne dévoile son verdict, il est une chose à savoir quant à l’avenir du SM Caen.

Le SMC recevra Tours et Nîmes avant d’aller à Dijon. Dès à présent, quoi qu’il arrive derrière lui, le club bas-normand retrouvera l’élite à 99,999% de certitude s’il obtient au minimum une victoire, un nul et une défaite au cours des trois derniers matches. Comprenez par là qu’un nul contre Tours vendredi couplé à une victoire contre Nîmes mardi prochain suffirait au bonheur des Caennais.

Cependant, la tâche malherbiste pourrait être rendue encore plus simple en fonction des résultats des poursuivants. En somme, si les résultats pronostiqués plus haut se réalisaient (nul de Nancy, nul de Niort, victoire de Lens), le SMC pourrait alors se contenter d’une victoire et de deux défaites au cours des trois derniers matches. Le club n’ayant perdu que deux de ses dix-neuf derniers matches et restant sur une impressionnante série de six victoires de suite, l’avenir s’éclaircirait tout à coup si Nancy et Niort venaient à ne pas l’emporter ce soir.

TOUS LES VOYANTS SONT AU VERT

Par ailleurs, rien ne semble plus s’opposer à un retour caennais parmi l’élite deux saisons après l’avoir brutalement quittée sur une triste défaite à Valenciennes (1-3) (le VAFC qui descendra par ailleurs la saison prochaine, comme quoi tout va très vite en football). Dans la dynamique, Caen a tout d’un promu en puissance. La meilleure série de la saison est en cours (voir les chiffres donnés précédemment) et le collectif n’a jamais semblé aussi cohérent. Par ailleurs, le SMC semble disposer de la baraka propre à tout club en passe de monter. La victoire invraisemblable à Angers, provoquée par une erreur monumentale de Hénin puis par la tête victorieuse invraisemblable de Kodjia dans le temps additionnel en est l’exemple. Celle obtenue hier eux dépens de Brest dépeint une autre vérité : même bousculés dans le jeu comme ils ont pu l’être à Francis-Le Blé, les Malherbistes ont la réussite avec eux. Et ça, ça veut tout dire.

Les statistiques aussi parlent pour les Caennais. A nombre de matches joués égal, le SMC dispose de 5 points d’avance sur le 4ème avec une différence de but largement favorable alors qu’il ne reste que 9 points à distribuer. Sur les dix dernières saisons, aucune équipe n’a vu la montée lui échapper avec un tel avantage. Par ailleurs, les Caennais disposent du meilleur goal-average de la Ligue 2 (à égalité avec Metz). L’équipe détentrice de la meilleure différence de but monte systématiquement depuis dix ans. Par ailleurs, Caen dispose du meilleur buteur de Ligue 2 en la personne de Mathieu Duhamel. L’équipe du meilleur buteur du Championnat fait généralement partie de l’ascenseur. Autant de signes qui ne trompent pas. Les statistiques mentent parfois. Elles éclaircissent toutefois en général de nombreuses vérités.

L’INFO QUI PEUT FAIRE RAGER

Petit bonus pour les supporters. La saison a connu ses hauts et ses bas. Les conflits avec la Ligue et ses règlements ont jalonné une saison indécise. Alors que les Caennais se sont offerts le droit de rêver à nouveau en s’ouvrant la voie par le jeu, ils ne sont pas encore en Ligue 1 pour autant. La victoire obtenue contre Brest aurait toutefois pu (dû) être celle de la montée. Si un certain Maboulou n’était pas venu priver les Malherbistes d’un succès précieux contre Châteauroux et de deux points supplémentaires et si la Ligue n’avait pas fait machine arrière dans l’affaire Caen-Nîmes dont elle promettait les trois points au Bas-Normands sur tapis vert, les SMC disposerait en ce moment même de 67 points. Il serait alors impossible à Nancy, quatrième, de dépasser les Caennais. Le champagne aurait d’ores et déjà coulé à flot en Normandie. Que la trépignante boisson à bulles se rassure, si une catastrophe ne survient pas d’ici deux semaines, les bouchons pourront pétarader comme il se doit pour célébrer un énième retour de Caen en Ligue 1. Mais par superstition, nous camperons sur nos positions : rien n’est jamais fait jusqu’à la 94ème minute. Et ce n'est pas un certain monsieur Maboulou qui viendra nous dire le contraire.

Plus que les matches de Caen, ce sont les duels de nos adversaires qui nous donneront une idée véritable du nombre de marches qu’il reste à gravir. Ne manquez donc pas la suite de ce feuilleton si passionnant dès ce soir. Et comme on a pu vous le dire, les Rouge et Bleu ont besoin du soutien de tout un chacun contre Tours et Nîmes. Alors en guise de conclusion, je tâcherais de vous rappeler à vos chers devoirs mais je sais que vous vous exécuterez sans discourir: vendredi soir, précipitez-vous à d’Ornano !