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Avis mitigés après le non match contre Lorient

Défaits 3 buts à 1 à Ouistreham, les Malherbistes ont échoué au test du révélateur. La dernière partition jouée par les hommes de Dumas laisse perplexe le coach normand : « Si j'avais su avant que ça se passerait comme ça, j'aurais programmé un entraînement à la place. Ça aurait été pareil ». Lui qui espérait de la consistance pendant au moins 75 minutes dans cette ultime rencontre préparatoire reste sur sa faim et ne décolère pas. « Il va falloir que certains se bougent, sinon c'est moi qui vais m'en charger à leur place. »

Le ton est donné, la semaine qui arrive comportera à coup sûr un recadrement de certaines choses. Il faut dire que l'infirmerie s'est bien remplie ces derniers temps et contrarie fortement le travail indispensable sur les automatismes et les ajustements entre les anciens et les nouveaux arrivants. Mazure, Traoré, Proment, Nivet, Lemaître et Barzola manquaient à l'appel ; pas l'idéal en ces périodes charnières.


Avec Bordeaux en point de mire, l'entraîneur bas-normand a opté pour un étonnant 4-4-2, faisant entrer Raineau en tant qu'arrière gauche et en positionnant Adnane sur le flanc droit. Gomis pallie l'absence de Proment à la récupération et un duo Savidan-Compan est testé devant. Autant dire que les onze titulaires à Ouistreham n'ont pas beaucoup eu l'occasion de jouer ensemble. Et ça s'est bien ressenti sur le terrain, où erreurs de placement et déchet technique ont pris le dessus.

Le premier fait marquant de la partie intervient dès le quart d'heure de jeu. Leca victime d'un coup sur le genou droit cède rapidement sa place à Karl Svensson, contrarié quasiment toute la rencontre face au remuant Gameiro (fraîchement débarqué de Strasbourg). Face à une équipe également handicapée par les blessures de Saïfi, Le Pen et Vahirua, Caen éprouve les pires difficultés à imposer sa patte sur le jeu. Pressés haut par des Merlus en jambes et au collectif bien huilé signé Gourcuff, la différence affichée entre les deux équipes porte matière à réflexion. Dans l'incapacité de pénétrer dans ce bloc compact, Caen laisse l'initiative à Lorient et se résout à procéder en contre, sans grande réussite. Malgré quelques incursions intéressantes des rouges et bleus, le dernier geste fait défaut. A l'inverse, Lorient fait admirablement bien circuler le ballon, pratique le jeu court à redoublement de passes, et met à contribution Sorbon et Planté nommés par obligation pompiers de service. Les deux équipes atteignent la pose sur un score nul et vierge. Mais sans les déchets de Gameiro et Namouchi, ainsi que les arrêts du portier malherbiste, Gourcuff et les siens auraient mérité de revenir avec deux buts d'avance.

C'est à ce moment là que les murs du vestiaire caennais tremblent. Mécontent du manque d'investissement et du jeu contre nature livré par ses joueurs pendant 45 minutes, Francky tape du poing sur la table. Les 22 acteurs reviennent sur le terrain et après quelques minutes de jeu, rien ne semble changer. Lorient repart sur les mêmes bases et profite de l'inhabituelle position de Raineau en insistant sur le jeu côté droit. Sur un débordement de Jouffre, Seube est pris au second poteau, mais Gameiro se heurte à Planté. Récompensé de sa persévérance, l'ex-Strasbourgeois reprend aussitôt et marque dans le petit filet (0-1, 55e). Cette ouverture du score a le mérite de réveiller les spectateurs et lance véritablement le match. Seulement une minute plus tard, Lorient appuie là où ça fait mal, soit ce côté droit. Le centre arrive au point de penalty pour Robert qui conclut par un ciseau retourné à la Toudic (0-2, 56e).

Dès lors, la rencontre prenait des allures de "grand-n'importe-quoi", où il était difficile de savoir qui jouait où. Complètement désolidarisé, le bloc malherbiste ne tient plus la distance et semble rendre les armes. Malgré le sang neuf injecté par Dumas (Florentin, N'Diaye, Toudic, Van La Parra), rien n'y fait. Les Merlus enfoncent même le clou sur une nième erreur de placement de la charnière centrale, consécutif à une balle bêtement perdu en phase de relance. Gameiro s'en va battre Planté par un tir placé entre les jambes du gardien (0-3, 65e).

Deroin sauve l'honneur à 20 minutes de la fin sur un joli numéro de dribbles aux abords de la surface. Il termine par un tir sec du gauche qui se loge dans le petit filet de Audard (1-3, 68e). Plus rien ne se passe ensuite, les Caennais terminent sur fausse note et repartent chez eux déçus. Effectivement, il n'y a pas grand chose à retenir du contenu de la prestation ce soir, mais cette piqûre de rappel est, on l'espère, un mal pour un bien. « Mieux vaut faire un match médiocre en amical que passer à côté le jour J » nous faisait remarquer Benoît Costil, qui a vécu la situation vendredi dernier avec Vannes OC. Après être passé à côté face à Cherbourg, ils sont allés gagner au forceps 1-0 à Clermont, pour le baptême du club en Ligue 2. Il a d'ailleurs croisé son ex-coéquipier Bruno Grougi.

Il reste une semaine aux joueurs pour préparer la rencontre face aux Bordelais vainqueurs face à Lyon du Trophée des Champions (tirs aux buts). « Sur le plan défensif, ça n'a pas trop fonctionné aujourd'hui. » nous soufflait Compan à la sortie des vestiaires. Malgré le schéma proposé par Dumas ce soir, il devrait revenir à un sécurisant 4-1-4-1 à Bordeaux.

Dans tous les cas, c'est une certitude, il faudra être costaud dans le Sud-Ouest samedi prochain ! Les Girondins paraissent eux déjà affutés et compétitifs.

A venir dans la journée de demain, une galerie du match.