Le site de Tous les Supporters du Stade Malherbe Caen

Au soir du 25 novembre, Caen venait de se reprendre après sa fin de série achevée une semaine plus tôt à Jules Déchaseaux contre Le Havre. Déjà devant les caméras d'Eurosport, le Stade Malherbe avait donné une leçon de jeu et de réalisme pour s'imposer largement : 4-1. Mais ce que retiendra surtout la Corse, ce sont les deux actions maladroites, mais surtout dangereuses des Normands qui ont obligé Pierre-Yvre André et Grégory Lorentzi à sortir prématurément et à passer par la case CHU de Caen. Les supporters corses se sont jurés de faire payer ces gestes au match retour. Cette semaine, les déclarations dans la presse locale n'ont rien arrangé. La tension était aussi bien présente chez les joueurs et le staff...

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L'ironie veut que cette rencontre ait pour enjeu commun la dernière chance de rester dans la course à la remontée directe en Ligue 1. Le premier fait marquant de la soirée est l'arrivée des Caennais sur le sol corse. Le bus rouge et bleu a subit une attaque de jets de pierre par des fanatiques (?) et les vitres ont volé en éclat. Le ton est donné : le contexte électrique a pris le pas sur le foot. Eurosport, le staff, les joueurs et même l'arbitre Monsieur Viléo le savent : ce match est à au risque.

La deuxième image montre la sortie du tunnel des deux équipes et déjà, les Bastiais tentent d'intimider les Caennais par les gestes et la parole. On se demande alors si on va voir un match de foot ou un sport combat...

Le match commence et on imagine rapidement ce que Francky a donné comme consigne. Caen subit les assauts corses et font bloc dans leur partie de terrain. L'équipe reste bien en place, mais ne construit aucune phase offensive. Les duels sont négociés avec attention pour ne pas donner l'occasion aux Bastiais de s'emballer et de pourrir la rencontre. On le sent, les Malherbistes jouent avec la peur, certains préfèrent même ne pas intervenir sur des actions de jeu au risque de commettre une faute qui peut être détonateur de violences.

C'est bien dommage, car les téléspectateurs attendaient une rencontre enlevée et engagée (dans le bon sens du terme), entre deux équipes qui savent jouer au ballon. Au lieu de cela, on assiste à une première période de quasi non match où Bastia met la pression et où Caen se contente de laisser passer la fougue et l'orage.

A force de subir, les Normands sont dépassés dans l'attaque du ballon, perdent les duels et concèdent beaucoup de corners. Malherbe s'en remet alors à Vincent Planté, la cible principale des supporters bastiais, qui a le mérite de réaliser un match plein. Il est à créditer d'une belle intervention sur un coup franc joué en deux temps de Diané, et surtout d'une parade magistrale sur une tête de Maire suite à un corner tiré à la 24eme minute. Le danger se fait de plus en plus présent et Malherbe tente petit à petit de sortir de leur bunker. Les attaques bastiaises restent infructueuses et les hommes de Parizon commencent à prendre confiance. L'orage corse perd en intensité et à dix minutes de la pause, les Bastiais paient les efforts fourni depuis le début de la rencontre.

Malherbe choisit ce moment pour refaire surface. Les Caennais décident de se montrer plus entreprenant et d'appuyer leurs actions de jeu, notamment les contre-attaques. Samsom bénéficie à la 35eme minute d'une belle ouverture en profondeur. Il devance Penneteau et peut tirer dans le but vide excentré. Mais le ballon finit sa course sur le poteau du chanceux portier corse qui était battu. Une minute plus tard, Titi Deroin s'échappe coté droit et s'avance dans la surface. L'habituel clairvoyant petit meneur oublie au centre Reynald Lemaître isolé devant la ligne de but et tir en force. Penneteau réalise une intervention décisive qui annihile la deuxième occasion de but adverse.

Au retour des vestiaires, Dumas tiens un autre discours et donne à sa troupe les consignes de prendre le match en main pour étouffer a leur tour les Corses. Progressivement, les Caennais jouent plus haut. Planté voit plus souvent passer devant lui des pétards artisanaux que le cuir. Les Corses baissent le pied et les Malherbistes en condition parfaite imposent leur physique. Les actions se font de plus en plus tranchantes, Thiam monté aux avant poste dévie pour Compan seul dans la surface. Il catapulte une magnifique reprise de volée qui se fracasse sur la barre transversale.

Le buteur toujours en manque de confiance se dit qu'il est encore maudit. Quelques minutes plus tard, Eudeline rentre en cours de jeu à la place du discret Gouffran. Mais c'est Samsom coté gauche qui amorce un contre. Il décale Compan qui s'avance et qui adresse une frappe un peu écrasée à ras de terre, mais diablement précise. Elle touche le poteau et cette fois ci rentre dans les cages (74e, 0-1). Le banc caennais exulte, Casoni arrange lui l'arbitre assistant sur un hors-jeu qui ne semble pas exister de Lilian sur l'action. Gros coup de massue sur la jeune classe bastiaise, qui au prix de tant d'efforts, se retrouve menée au score à un quart d'heure de la fin du temps réglementaire.

Ce but a le don de donner le plein confiance aux hommes de Dumas. Trois minutes plus tard, Hengbart récupère un ballon au milieu de terrain et lance Compan en profondeur. Après son but libérateur, il délivre un bijou de passe à Titi Deroin au centre qui pousse le ballon au fond des filets pour le deuxième buts normand (77e, 0-2). Le bateau corse semble couler. Les partenaires de Pierre-Yves André accusent le coup, on ne voit pas comment ils pourraient revenir dans ce match. Les "supporters" en ont conscience et c'est à ce moment là qu'il s'autorisent à pénétrer sur la pelouse de Furiani. Ils en profitent pour courser les Caennais qui grâce à Jean Marc Brangé ont pu rallier le couloir des vestiaires plus vite que la lumière, à en faire pâlir les coureurs du 100 mètre. La confusion est totale, ces pseudos supporters s'attachent ensuite à proférer des slogans à l'encontre de la direction du club, leur demandant de démissionner.

Monsieur Viléo prend la décision de suspendre le match et rédige un rapport à la Ligue avec les deux capitaines André et Seube. Nul doute que la victoire sera accordée aux Caennais. Mais la Corse, encore une fois, aura donné une terne image de son île et de ses supporters. Heureusement, Eurosport était là et il est certain que ces images arriveront jusqu'aux plus hautes instances du football français.

Les Caennais se souviendront longtemps de ce déplacement. Ils peuvent être fiers de ce qu'ils ont réalisé dans un tel contexte. Ils reviennent virtuellement à 2 points de Lorient et c'est ça qui compte. La fin de saison s'annonce passionnante !



Les notes SMCaen.net (sur 10):

Planté (8)
Hengbart (5.5) - Thiam (7.5) - Sorbon (6.5) Seube (7)
Gouffran (5.5) - Leca (6.5) - Deroin (7.5) - Lemaître (6.5)
Compan (8) - Samson (7)