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Est-il réellement besoin de résumer ce match de Ligue 1 ? Le combat des caennais hier soir ne se situait pas uniquement à Gerland mais dans la France entière puisque, aussi important que leurs propres résultats, ceux de Sochaux, Saint-Etienne, Le Mans et Nantes pouvaient définir l’avenir du SMC.

Sans se voiler la face, chacun se doit de l’admettre : une victoire contre Lyon apparaissait comme improbable et le match à venir face à Bordeaux semble presque plus difficile (si tant est que ce soit possible) pour les hommes de Franck Dumas. Ainsi, forts de leurs points précédemment acquis, les caennais s’en remettent à leur destin, espérant que les autres scores leurs seront favorables… et tentant de glaner quelques improbables points pour ne pas être spectateurs de la fin de ce Championnat.

Le Match

Prenez une équipe septuple championne de France et sa brochette de stars, frustrées d’avoir laissé échapper un titre qui leur tendait les bras pendant toute une moitié de saison pour tenter de décrocher la lune face à l’Ogre Barcelonais. Cette équipe joue sa place qualificative pour la Ligue des Champions, semble sortir de sa mauvaise passe suite à un excellent match face à l’OM et honore, de plus, ce qui est certainement le dernier match de son emblématique capitaine et tireur de coup franc : Juninho Pernambucano.

De l’autre coté, des malherbistes vaillants, forts de leur succès contre Sochaux et n’ayant rien à perdre dans ce match où les pronostics leurs sont largement défavorables. L’état d’esprit est pourtant des plus déterminé (en témoignent les différentes interviews d’avant match de Seube, Dumas ou Savidan) puisque le maintien est à porter de main et chaque point vaut de l’or dans cette course.

Mélangez donc ces deux facteurs et vous obtiendrez un match de L1 pleins de belle phase de jeu et, une fois n’est pas coutume, d’émotion.

Dès le coup d’envoi, la tension est palpable et les lyonnais affichent leur maîtrise à domicile marquant, dès la 3ème minute, par l’intermédiaire de Benzema, le premier but de la partie. L’arbitre de touche, peut-être pas encore dans son match, croit, à tort, que l’international français était en position de Hors Jeu et refuse ce but. Le destin sourirait-il au caennais ?
Les offensives lyonnaises arrivent en nombre sur le but de Planté en cette première mi-temps (18, 29, 34ème) mais le manque de réussite des hommes de Claude Puel est assez flagrant. Le penalty suite à une petite faute de Lemaître à la 35ème sur Juninho est sifflé et transformé par le Brésilien qui inscrit son 100ème but sous le maillot rhodanien, au grand damn des supporters caennais.
La scène qui suit alors est assez rare pour être signalée : sitôt après avoir marqué, le capitaine des Gones se dirige vers le Kop lyonnais pour lui offrir cet ultime but alors que le Stade est en folie. Des supporters quittent les tribunes et passent les barrages de sécurité pour venir célébrer avec leur idole cette réalisation forte de sens pour celui qui aura marqué l’histoire de l’OL.
Le match reprend néanmoins et les caennais, toujours maîtrisé ne se laissent pas faire avec des contre-attaques bien menées et des actions dangereuses (16, 22 et 42ème)…

Le score à la mi-temps est logique au vu de la physionomie du match et laisse encore un peu d’espoir aux caennais qui aimeraient ramener ne serais-ce qu’un point à d’Ornano.

En deuxième mi-temps, les offensives lyonnaises se font plus incisives et plus efficaces et les caennais s’effondrent alors quand leurs adversaires déroulent toute leur classe : cela commence avec une ouverture magique de Kallström dans la surface caennaise, d’un contrôle parfait de Govou et d’une reprise du gauche imparable… et cela abouti donc à un 2-0 pour les locaux, un fossé pour des caennais qui ne s’en relèveront pas.
L’espoir naît malgré tout de Steve Savidan, à la 82ème centre fort en direction de Yatabaré qui se détend mais ne parvient pas à dévier le cuir. Lloris, surpris, ne peut rien faire contre cette balle qui atterrit dans le petit filet.

A 2-1, les caennais espèrent encore, mais peine perdue : les lyonnais maîtrisent bien leur match et ont les occasions d’enfoncer le clou mais n’y parviennent qu’à la 90ème où Benzema montre qu’il est toujours ce buteur redouté. Après une bonne percée, il feinte le tir et décale son ballon avant de l’envoyer, en douceur, dans le petit filet de Planté.

Le score (3-1) est logique au vu de ce match où les caennais n’ont que difficilement pu émerger de l’emprise lyonnaise. Si cette défaite renvoie les caennais au bord de la zone rouge, elle ne leur enlève pas leur chance de maintien car les hommes de Dumas ont toujours leur Destin en main.

Les réactions

Cris: C’était un match difficile contre une équipe qui joue le maintien. Caen jouait le contre mais on les a bien pressés dès le début de match. Je pense que quand on joue ensemble on peut montrer de belle chose.

Juninho: J’ai vécu une soirée que je ne pourrais jamais oublier. Je préfère profiter parce que comme j’ai dis la tendance est plutôt que je parte. C’était mon dernier match normalement. Il y a encore une possibilité de faire une autre saison mais ce sont des choses auxquelles je dois encore réfléchir. Si je me sens encore capable d’aider l’équipe et peu importe les matches ou le nombre de match on va voir.

Une nouvelle donne avant la 38ème journée

A égalité de points avec l’AS Saint-Etienne (qui a perdu face à Auxerre hier soir), la différence de but nettement favorable leur donne néanmoins un avantage substantiel. La victoire de Sochaux sur Nantes (2-0) renvoie les Canaris en L2 et sauve presque les Sochaliens (39 points soit deux de plus que l’ASSE, premier relégable avec 37 points).

Le Mans (qui a concédé le match nul face à Nice) et Sochaux sont donc quasiment sauvés puisqu’il faudrait qu’ils perdent leur match et que Caen et Saint-Etienne gagne le leur ce qui semble improbable mais qui sait, la magie du foot peut opérer.

En restant réaliste, on peut néanmoins penser que le maintien se jouera entre Caen et Saint-Etienne (39 pts chacun) avec un net avantage aux Caennais qui affichent une différence de but bien meilleure que leur rival (-6 contre -20) ce qui signifie qu’en cas de défaite de l’ASSE contre Valenciennes, quelle que soit l’issue du match Caen-Bordeaux (sauf un 15-0 ! qui poserait problème), le SMC est maintenu.

La dernière journée promet donc d’être exceptionnelle puisque c’est à d’Ornano que les Girondins vont tenter de décrocher au moins le match nul synonyme de consécration et que les Caennais vont tenter de rééditer l’exploit de l’année passée pour obtenir leur ticket pour la prochaine saison en L1