Par Mickaël MÉLIGNE
[Source: LeMalherbiste.fr]
A la lecture de la feuille de match, il n'est pas étonnant de voir Rémi Gomis dans le onze de départ. Il fut crédité d'une superbe rencontre en milieu de semaine à Toulouse pour la qualification en 8e de finales de la Coupe de la Ligue.
Mais le fait est marquant, puisque le jeune malherbiste effectue son baptême du feu en Ligue 1. Pour la seconde confrontation entre Caen et Toulouse, Franck Dumas change les hommes, mais inove également dans son organisation tactique en adoptant un schéma à 2 milieux récupérateurs et donc un 4-5-1, muable en 4-3-3 en phases offensives avec Eluchans et Gouffran sur les ailes.
Malgré la bouffée d'oxygène que se sont offerte les Caennais, l'état d'urgence est plus que présent dans le contexte championnat. Le besoin de points exige une réaction immédiate afin de se sortir de cette peu envieuse dernière place. A la vue des premières secondes, il est aisé de de voir que les Malherbistes ont bien assimilé l'enjeu et l'obligation de résultat.
A l'instar des derniers matches, Caen attaque pied au plancher.
Sur un ballon aérien, Lemaître dégage en avant de la tête, Gouffran s'engage et devance ses défenseurs ainsi que Douchez. Il met le pied et n'attrape malheureusement pas le cadre. Les minutes passent et le changement dans le jeu est flagrant. Caen maîtrise mieux, le bloc défend bien et coulisse de manière solidaire. Les actions sont agréablement bien construites, la largeur du terrain est bien utilisée, Proment oriente à souhait et Nivet joue bien son rôle d'électron libre.
A la 10ème minute, ce même Nivet adresse un centre contré qui aurait pu tromper le gardien Violet, qui a su rester vigilant. La pression normande est constante et cohérente, à l'image d'un Gomis qui étonne à chacune de ses apparitions. Sa puissance, son sens de l'interception et du placement en font des atouts indéniables, et apportent un réel plus à l'équipe. On approche du quart d'heure de jeu et sur une récupération toulousaine aux abords de leur surface, Nicolas Dieuze n'assure pas sa passe, Compan récupère, contrôle et de demi-volée frappe soudainement. La trajectoire lobée surprend et trompe Douchez, le ballon heurte la barre transversale.
Mais à l'inverse du manque de chance qu'ont pu connaitre les frappes rouges et bleues depuis le début de saison, cette fois-ci le ballon passe la ligne (13e, 1-0) ! Magnifique.
Toulouse peine depuis le coup d'envoi. Le collectif caennais contraste avec les actions désordonnées et individuelles du TFC. Les hommes de Baup ne sont pas dans leur assiette, ne jouent pas juste et la sanction est sans appel. Malgré un potentiel physique supérieur, ils n'arrivent pas à s'imposer dans le jeu.
Caen , euphorique, continue de déployer ses actions avec autant d'envie et de précision. Là encore, c'est un point sur lequel les Caennais sont en nette amélioration. Malgré l'avantage, ils ne ferment pas le jeu, restent solidaires et attentifs pour assurer les arrières, puis vont de l'avant.
Proment, le maître des coups de pied arrêtés dixit Guy Roux au micro de Canal Plus, s'essaie à la 24e et manque de peu le cadre. L'activité malherbiste est débordante, quasiment tous les duels sont gagnés, les ballons sont récupérés très haut, ce qui facilite grandement la construction et permet de se montrer d'autant plus dangereux. Nivet, puis Hengbart s'illustrent dans la surface mais ne connaissent pas la même réussite que Lilian Compan.
Planté n'est pas ou peu sollicité. Elmander, voire Mansaré, sont bien trop esseulés pour mettre en péril une défense normande bien séduisante. Leca confirme sa bonne prestation de mercredi, il fait preuve de beaucoup d'intelligence de placement et est utile dans le jeu long. Lemaître progresse de sortie en sortie et s'autorise même des incursions offensives intéressantes. Caen et Toulouse regagnent les vestiaires avec 1-0 au tableau d'affichage. Score plus que logique et qui illustre la mi-temps la plus riche dans le contenu et dans l'engagement réalisée par les Caennais et ce face à une équipe européenne !
Il est évident qu'Elie Baup peu content de la production de ses joueurs rectifie certaines choses et pousse ses joueurs à revenir sur la pelouse dans de meilleures dispositions mentales. La partie reprend sur le même rythme, mais Toulouse est bien décidé à recoller. Sur un coup franc situé à 35 mètres, Elmander récupère seul dans la surface et essaie de dribbler Planté, sans succès. Son crochet l'envoie en sortie de but. Après une période de quelques minutes dominées par les visiteurs, le Drakkar se remet à flot et reprend en main les opérations. Sorbon arrivé dans la surface frappe sur la main décollée du corps d'un Toulousain, mais l'arbitre ne bronche pas. Le penalty non obtenu, qu'à cela ne tienne, Proment encore lui adresse un centre tendu au second poteau.
Nivet surgit et reprend de volée sous la barre de Douchez pour le break (2-0, 55e). Deux fautes individuelles qui celles-ci sont à mettre à l'actif de l'adversaire, la roue tourne vraiment ! Toulouse n'abdique pas, Elmander encore conclut un bon mouvement, mais voit sa frappe passer largement au dessus des cages de Planté. Gignac s'essaie également, sur une action individuelle, il s'enfonce dans la surface coté gauche et tire. Peu heureux sur ce coup, il attrape le poteau.
Ca ne veut pas leur sourire. Tous les signes sont au bénéfice des Caennais, mais cela n'a rien de surprenant. Avec un tel état d'esprit, une telle envie et qualité proposée, difficile de croire que Caen soit le bonnet d'âne de la Ligue 1.
Sur le dernier corner obtenu par Toulouse, Planté dégage droit au 18 mètres, Emana seul contrôle et fusille le gardien caennais, qui s'incline finalement dans cette partie. Seul regret de la soirée, mais bien négligeable vis-à-vis du reste !
Caen réalise son meilleur match de la saison, face à Toulouse qui n'est pas le premier venu. Tous les manques affichés depuis des semaines, Caen les a gommé en une seule rencontre. Outre la victoire de mercredi, Caen a montré énormément de maîtrise technique, mis un engagement à tout épreuve et est allé gagner avec panache cette rencontre. Bravo au Stade Malherbe qui démontre enfin qu'il n'a non seulement pas usurpé sa place en élite, mais qu'il a la qualité pour s'y maintenir et de développer un jeu agréable pour les spectateurs et téléspectateurs. Il ne reste plus qu'à gagner en constance, et notamment à l'extérieur où Lorient nous attendra de pied ferme.