Par aurel
[Source: LeMalherbiste.fr]
Rétrospective
Le Stade Malherbe de Caen va s’attaquer à un défi de taille puisqu’à l’heure d’entamer une seconde saison consécutive en Ligue 1, il aura dans un coin de sa tête que la passe de trois le fuit depuis le début des 90, à l’époque où les Gravelaine et consort avaient pérennisé le club dans l’élite durant sept saisons consécutives (le record du club). Depuis, Caen est un passager régulier de l’ascenseur entre l’élite et son antichambre, ne faisant au cours des quinze dernières années que deux années consécutives en Ligue 1 au mieux.
La dernière fois que cela s’est produit remonte d’ailleurs au dernier passage de l’équipe en Ligue 1, sur la période 2007-2009. Voyant leur club maintenu en Ligue 1 après sa remontée, dans le sillage d’un Gouffran alors étincelant, les dirigeants caennais avaient fait le pari d’intégrer Steve Savidan et Fahid Ben Khalfallah à un solide noyau de joueurs. Hélas pour eux, le choix s’est révélé infructueux. De l’aveu d’un certain nombre de joueurs, l’entente entre les différents acteurs n’était pas au beau fixe, la mayonnaise n’ayant jamais pris et malgré un début de saison prometteur, l’impitoyable Ligue 1 renvoyait au final Seube et ses camarades au purgatoire.
Un recrutement plutôt cohérent
Remonté en Ligue 1 et maintenu de justesse au cours d’une saison folle (voir notre rétrospective), le Stade Malherbe de Caen aurait pu sombrer mais s’est très vite relevé. Tandis que diverses analyses fleurissent sur les sites internet sportifs dédiés au football, la plupart ne voient pas Caen finir parmi les relégués comme il y a trois ans. Ont-ils tord ? Ont-ils raison de penser que les dirigeants malherbistes auront appris de leurs erreurs ?
Le recrutement caennais s’avère pour la plupart d’entre eux globalement judicieux même si « économies » semble avoir été le mot d’ordre du président Fortin. Là où les Caennais avaient dépensé le montant record de 5 millions d’euros pour s’attacher les services de Savidan, ils n’ont jusqu’alors pas déboursé le moindre centime pour soutirer un joueur à son équipe. L’arrivée du réputé Savidan il y a deux ans ressemble toutefois beaucoup à l’arrivée de la recrue la plus populaire de ce mercato côté caennais, on parle bien évidement de Pierre-Alain Frau. Comme Savidan auparavant, l’ancien Lillois dispose d’un bagage et d’une notoriété particulière. De là à générer une fois encore des tensions dans le vestiaire ? Nous ne le pensons pas au regard de l’intégration de PAF au sein du groupe et à la vue de son comportement vis-à-vis de Caen. Plus qu’un joueur de grande classe, il a prévenu qu’il serait aussi là pour encadrer les jeunes pousses malherbistes. Une aubaine ? Nous le pensons.
Autour de Frau, les dirigeants ont fait venir le « jumeau » de Yohan Mollo à la place de ce dernier en la personne de Frédéric Bulot. Milieu latéral comme l’ancien numéro 26 caennais, d’un âge à peu près similaire, il a également fait ses classes à l’AS Monaco. Doté d’une excellente technique balle au pied, virevoltant sur son côté gauche, il constitue le plus grand pari malherbiste de ce mercato. Pourra-t-il, à seulement 21 ans, assumer un rôle de titulaire et s’élever au niveau de l’excellent Hamouma ? Nous ne demandons qu’à voir. Autres arrivées, celles de Jerry Vandam, en prêt et en provenance de l’effectif du champion lillois et celle, plus surprenante du jeune Fayçal Fajr en provenance de Fréjus (National). Entre les vieux briscards que sont Frau, Nivet et autres Seube, les jeunes caennais devront vite apprendre. C’est notamment sur cet élément que repose la saison à venir. Si l’équilibre est vite trouvé entre les jeunes et les anciens, le Stade Malherbe version 2011-2012 pourrait s’avérer redoutable.
Vers une confirmation
Reste que des nuages sont venus noircir le ciel bas-normand au cours de ces dernières semaines. La révélation M’Baye Niang qui s’est très rapidement fait un nom en France et même au-delà est au cœur d’une polémique qui s’avèrerait fâcheuse pour le Stade Malherbe de Caen. Le contrat professionnel qu’il aurait signé au cours de la saison passée serait en réalité caduc à cause d’une erreur administrative du club qui n’aurait pas fait signer les deux parents du joueur (mineur) comme le veut la loi mais un seul (à savoir sa mère). Si l’avocat du père du joueur obtenait gain de cause auprès des juges et que le contrat se voyait rompu, M’Baye Niang serait libre de s’engager où il veut, notamment chez des grands clubs qui lorgnent déjà sur lui et Caen ne retirerait de bénéfices que des bribes d’euros liées à sa formation. Mais plus que de l’argent, Caen perdrait dans l’affaire celui qui s’annonce comme le joueur le plus prometteur de l’équipe et comme étant le comparse de Frau sur le front de l’attaque malherbiste. Si on est encore loin d’un départ du joueur qui a parfaitement répondu présent lors de la préparation avec notamment quelques buts à la clé en amical, l’affaire demeure fort préoccupante.
Si les avenirs de Thébaux, courtisé par le PSG et celui de Yatabaré un temps évoqué à la Real Sociedad demeurent encore flous, l’effectif actuel du Stade Malherbe ne devrait guère bouger. La stabilité pourrait être une force de l’effectif à l’heure de démarrer la saison dans la mesure où Franck Dumas pourra compter sur un milieu de terrain organisé autour des Nivet, Seube et Hamouma qui demeurent des valeurs sures de l’équipe caennaise. El Arabi parti en Arabie Saoudite, l’ancien Lavallois devrait prendre du galon, non seulement au sein de l’équipe mais aussi médiatiquement. A présent, qu’il le veuille ou non, s’il réitère ses excellentes performances de la fin de saison dernière, Romain Hamouma sera le joueur clé du Stade Malherbe de Caen. Aux côtés de Frau si ce dernier enquille rapidement les buts. Offensivement, le Stade Malherbe de Caen semble donc armé.
Reste peut-être un chantier inachevé en défense. Inez invité à quitter le navire, Tafforeau en sérieuse baisse de forme et qui manquera vraisemblablement les premiers mois de la saison, les dirigeants caennais ont fait le choix de ne recruter qu’un défenseur que l’on évoquait plus haut en la personne de Jerry Vandam. Dix-huitième défense du dernier championnat, Heurtaux, Leca et Sorbon ne devraient normalement voir arriver aucun renfort. Un petit peu juste à l’heure où la confirmation est l’objectif avoué ? Sans doute. Reste que si Caen s’appuie sur la stratégie prônée par Dumas, selon laquelle le but du jeu au football est de marquer au moins un but de plus que son adversaire, gageons que l’attaque caennaise prenne le pas sur son homologue défensive. Si tel n’était pas le cas, les dirigeants auraient tout le mois d’Août pour s’attacher les services d’un défenseur supplémentaire.
Tant de questions trottent dans la tête des supporters. L’équipe sera-t-elle à la hauteur de sa devancière ? Les forces de l’année dernière surferont-elles sur la même vague de réussite ? Frau pourra-t-il combler le départ d’El Arabi ? Si bon nombre de spécialistes s’accordent sur le fait qu’au vu du « faible » niveau supposé des promus et qu’au regard de la qualité de l’effectif caennais, ceux-ci s’en sortiront, la seule réponse qu’ils pourront obtenir sera sur le terrain. Début de réponses dans dix jours. A d’Ornano, Caen ouvrira sa quête de confirmation face à Valenciennes.