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Laurenti et l'AC Ajaccio cherchent encore leurs marques en L2.

Comment expliquer ce début de saison bien poussif là où Ajaccio semblait avoir des ambitions plus élevées?
Une descente, c'est un traumatisme, quelque chose qui n'est jamais facile à vivre pour un club. On s'attendait forcément à mieux que ce qui nous arrive depuis trois mois, tout simplement parce que nos dirigeants avaient en effet affiché des objectifs plus élevés en début de saison, à savoir la remontée immédiate en Ligue 1. Cette équipe a souffert de beaucoup de perturbations à l'intersaison avec pas mal de joueurs qui ont exprimé le désir de partir. Notre président a bâti un groupe pour remonter dans l'élite, certains l'ont compris, ont été sensibles à ce discours et d'autres pas. En ce qui me concerne, si je suis resté, au-delà de mes deux ans de contrat, c'est que le challenge proposé me semblait intéressant.

Malgré les départs et le renouvellement du groupe, cette relégation est-elle encore très présente?
Il y a une grosse frustration, c'est certain, parce qu'on garde le sentiment que l'on pouvait éviter cette relégation. Et cela reste dans les têtes. Mais on ne va pas non plus vivre dans le passé. Il faut se replonger dans un championnat que l'on ne connaît pas, en tout cas en ce qui me concerne, un championnat extrêmement difficile qui n'a pas le même rythme, ni les mêmes exigences que la Ligue 1 où l'ACA avait un statut et qui fait qu'aujourd'hui, nous sommes attendus un peu partout. Dans l'élite, Ajaccio jouait sa vie à chaque match, aujourd'hui, c'est le plus souvent le cas de nos adversaires.

"Revoir nos objectifs à la baisse"

Ruud Krol est arrivé au poste d'entraîneur à l'intersaison. Une nomination qui a pu surprendre de prime abord?
C'est nouveau pour nous. Il nous a apporté plus de discipline, plus de rigueur, un nouveau système de jeu. Et aussi la volonté d'imposer une certaine qualité, de construire, ne plus balancer avec de longs ballons. Il cherche à nous inculquer une certaine philosophie du beau jeu (Krol faisait partie de la grande équipe des Pays-Bas dans les années 70, Ndlr). Mais il faut aussi avoir les joueurs pour cela...Ajaccio n'est ni Lyon, ni le Milan AC. On n'est pas né avec ce genre de jeu et cela nécessite forcément du temps. Mais je crois aussi qu'il est nécessaire d'en passer par là.

Le problème, c'est que le temps presse et que le retard s'accumule par rapport à vos rivaux...
Avec un début de saison aussi moyen, il est clair qu'on a pris du retard sur des équipes comme Metz, Strasbourg, Châteauroux ou Caen, dont le jeu est déjà bien en place. Mais il faut être réaliste, même si tout peut aller vite, une place sur le podium dans notre situation actuelle paraît de plus en plus difficile à atteindre. Je crois qu'il est nécessaire de revoir nos objectifs à la baisse.

Krol a déclaré à propos d'Ajaccio qu'il s'agissait de l'équipe la plus difficile qu'il ait jamais eu à entraîner. Votre réaction?
Le métier d'entraîneur est un métier très difficile. Qui l'est encore plus lorsque vous prenez en main une équipe qui descend de Ligue 1. Regardez le Real Madrid qui perd des matches alors qu'il possède sans doute, avec Capello, le meilleur entraîneur du monde...

Vous restez sur une victoire (2-0) sur Istres. Un bon point de départ pour une série d'invincibilité?
Même si tout ne fut pas parfait dans le jeu, sur le seul plan mental, ce match reflète tout ce qui nous manquait jusqu'à présent. On ne se faisait pas assez mal. Ce déplacement à Caen s'annonce forcément délicat mais ce n'est peut-être pas plus mal pour nous. Même si le classement est ce qui est, nous restons un rival direct pour eux.

Propos recueillis par SYLVAIN LABBE de Sports.fr