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Compan entame sa 4ème saison avec le Stade Malherbe.

Propos recueillis par Mickaël Geslin.


Lilian, est-ce que la coupure prolongée entre la fin du championnat et la reprise a changé vos habitudes, vos repères par rapport aux autres années ?
Lilian Compan : Personnellement, j'en suis à ma 14ème préparation. J'ai bien assimilé celle de cette année. Les vacances quelque peu rallongées m'ont fait énormément de bien. On a de toute façon besoin de se reposer. Ensuite, la préparation a été vraiment bien. Chaque année depuis que je suis à Caen, ça se passe bien parce que Jean-Marc (Branger) nous concocte de bonnes séances et gère bien les entrainements. Certes on a accusé le coup en fin de préparation, mais aujourd'hui l'envie et la pêche reviennent. On se sent bien.


On s'était quitté en mai avec quelques incertitudes concernant ton avenir. As-tu effectivement discuté avec les dirigeants ? Si oui quel a été le contenu de l'entretien ?
Lilian Compan : Oui à la fin de l'année, j'ai demandé aux dirigeants quelles étaient leurs intentions par rapport à moi. Ils m'ont dis qu'ils comptaient prendre un attaquant, ce qui a été fait avec la venue de Steve. Il cherchaient un profil complémentaire avec mon style de jeu. Donc je serai associé à lui ou avec un autre selon les choix du coach. Mon statut n'évolue pas après cette inter-saison. J'avais envisagé de partir, mais compte tenu de leur discours et leurs promesses, j'ai préféré rester.


Peux-tu nous dévoiler les touches que tu as pu avoir cet été et nous expliquer ce qui t'amène finalement à continuer cette saison avec Caen ?
Lilian Compan : Des touches... des contacts oui, j'en ai. Après, lorsque Caen dit qu'il ne veut pas vous laisser partir, c'est normal de ne pas approfondir les contacts qui se présentent à toi. Maintenant, c'est vrai que des clubs de Ligue 2 et quelques écuries de Ligue 1 se sont manifestés. Je ne vais pas les nommer, parce que je n'y vois pas d'intérêt. Juste une récurrence : le Qatar comme chaque année s'est renseigné. Mais voilà, rien de particulier.


Malgré tout, le temps passe vite et tu fais déjà figure d'ancien au SMC ! As-tu un rôle particulier dans le vestiaire ?
Lilian Compan : Je suis une personne qui aime plutôt la rigolade. J'apprécie aussi les moments où l'on bosse, où on est sérieux dans ce qu'on fait. Dans le monde du football, je pense qu'il y a beaucoup de chambreurs. Je n'en fais pas partie ! (sourires) Je chambre peu. Mais ensuite, dans le vestiaire, dès que je peux conseiller un jeune, je le fais. Et dans les moments délicats comme la saison dernière à Lille, j'avais pris la parole, parce que j'en ai senti le besoin et l'utilité. Je ne sais pas si ça a eu une incidence sur la suite, mais en tous les cas, la dynamique positive est revenue.





La préparation


Yoan, Cédric et Issam ont quitté le navire, Savidan et Barzola notamment débarquent. Comment se passe leur intégration au sein de l'effectif ? Penses-tu que leur profil s'intègre bien avec la philosophie de jeu du Stade Malherbe, et qu'ils l'assimilent bien ?
Lilian Compan : C'est vrai que Yoan apportait énormément sa joie de vivre, Issam et Cédric également. Les trois contribuaient à la gaieté à l'intérieur du vestiaire, mais aussi mettaient au service leur talent. Maintenant, Steve a un peu le même profil qu'eux et Barzola est un étranger donc c'est un peu plus difficile pour lui avec la barrière de la langue. Mais ça se passe assez bien, parce qu'Elu est là pour l'aider. Il faut qu'il apprenne vite à parler et à s'intégrer plus avec nous, parce qu'il ne communique pas assez encore pour bien le connaître.


Revenons rapidement sur Lorient. Pour ceux qui ont assisté au match, le ressenti qui se dégage vire plutôt à l'inquiétude. En effet, on a jamais eu le sentiment que Caen soit entré dans la rencontre, qu'elle avait l'espace de 90 minutes perdu son footbal... Que s'est-il passé ?Comment l'expliques-tu ?
Lilian Compan :
Je pense tout simplement que Lorient était plus fort que nous ce jour là. Mieux tactiquement, mieux physiquement. Nous depuis le début de la préparation, on a essayé plusieurs systèmes, nous n'avons pas de tactique figée pour le moment. On sait au fond de nous que le 4-1-4-1 nous réussit bien. Le coach n'y a eu recours que lors d'une seule rencontre amicale.
Inquiétude ? Non, je ne suis pas inquiet. Je sais qu'à Bordeaux ça va être difficile, ramener un nul ce serait bien. C'est mieux de prendre une claque avant le début du championnat pour se réveiller et se rappeler qu'on est pas invincible. Plutôt que d'arriver tous beaux et confiants, puis se prendre la claque la première journée. Pour moi au contraire, la défaite est bénéfique et va nous faire relever la tête.


Le bilan chiffré des rencontres amicales est dans l'ensemble positif, même si les derniers matches ont été plus poussifs et laissent place à quelques interrogations et doutes.
Est-ce le même constat qui prédomine de ton côté et de celui des coéquipiers ? Ou au contraire celà vous sert-il pour avancer et éviter de vous endormir sur la bonne saison réalisée l'année dernière ?
Lilian Compan : Oui, je viens de donner des éléments de réponse. Je pense que les victoires et matches nuls nous ont placés dans un certain confort. On s'est un peu endormis sur nos lauriers. On tombait plus ou moins dans la facilité. Ca faisait quelques matches déjà qu'on arrivait moins bien à jouer, mais on gagnait ou faisait match nul. On s'est pris une claque pour le dernier match, maintenant il ne faut pas en prendre une deuxième ! Comme on dit, on tend une joue mais pas l'autre.
On a fait une grosse préparation et au sortir de celle-ci, on a commencé à mal jouer. Ca peut être une explication. On est revenu à un cycle de semaine normal et on sent qu'on a plus de tonus.



Retour à la compétition


On a souvent vu du 4-4-2 pendant la phase préparatoire, et pourtant à Bordeaux, on imagine plus aisément retrouver le fameux 4-1-4-1. Vous semblez un peu à l'écart des réflexions des coaches sur la tactique. Cela vous gêne-t-il, vous les joueurs, dans votre façon de vous préparer, ou ça vous est égal ?
Lilian Compan : Comme j'ai dit, nous le 4-1-4-1, on sait que ça marche. Après, est-ce qu'il (ndlr, Franck Dumas) a voulu essayer le 442 et 433 en préparation pour voir ce que ça donnait.. ce serait pas anormal non-plus. A vrai dire, j'estime à 99% de chance pour qu'on évolue en 4-1-4-1 à Bordeaux. Maintenant, les considérations tactiques, pour certains joueurs ça ne les gène pas ; pour d'autres, ils sont forcément plus attentifs parce que selon le système choisi, ils ne joueront pas forcément. On verra par rapport à ça.


On rentre dans le vif du sujet avec le déplacement en Gironde. Vous sentez-vous d'attaque physiquement pour tenir tête aux nouveaux coéquipiers de Yo Gouffran à Chaban Delmas ? Penses-tu que l'avalanche de blessés qui touche l'effectif malherbiste consitue-t-elle un réel préjudice pour le match ?
Lilian Compan : A ce jour, est-ce qu'on est prêt je sais pas, mais on va y aller avec l'envie de ramener quelque chose, de croire en nos capacités. Si on y va sans ambition, ça sert à rien. C'est vrai que Bordeaux est très fort. A nous d'être à la hauteur. Par rapport aux blessures, c'est logique en fin de préparation. On est obligé de faire avec, l'effectif n'est pas large. Ceux qui sont là se doivent d'être invistis à 100%.


Enfin, quelles sont les ambitions annoncées pour ce RDV ? Selon toi, le fait de jouer un gros d'entrée est-il un avantage pour créer la surprise ?Compte tenu des matches amicaux, la consigne est peut-être d'abord de s'attacher à bien défendre et de retrouver un bloc équipe consistant ?
Lilian Compan : Je ne crois pas que ce soit un avantage, parce que les débuts de saison sont toujours délicats pour toutes les équipes. Bordeaux n'a pas le choix, il faut qu'ils partent très fort. On devra répondre présent. On a un gros début de saison qui nous attend, il faudra bien le gérer, même si ce sera très dur.
En fait, concernant le bloc, on a vu lors du dernier match qu'on n'était pas du tout ensemble. On était séparé en deux avec d'un côté les offensifs et de l'autre les défensifs. Ce sont les mêmes maux qu'on a essuyé en début de saison dernière, période où l'on prenait pas mal de buts. J'espère que ce sera rectifié pour samedi. Jouer ensemble, rester plus proche les uns des autres. Si on arrive à ça, on pourra retrouver le jeu qu'on a bien su exploiter la saison précédente. On va dire que le bloc en ce moment n'est pas au top. Mais chaque match est différent et on verra à Bordeaux comment ça va se passer.




Bien entendu nous remercions Lilian Compan pour le temps qu'il nous a accordé et pour la gentillesse dont il fait preuve à chaque fois vis à vis de SMCaen.net.