Caen l'emporte sur la plus petite des marges face au VAFC. |
Par aurel
[Source: LeMalherbiste.fr]
Caen se remet au travail
Ce samedi soir à d’Ornano, on était bien loin de l’ambiance électrique qui régnait dans les travées il y a de cela trois mois alors que recevant l’OM, les Caennais n’étaient pas assurés de leur survie parmi l’élite. Ce samedi, les Malherbistes avaient rendez-vous avec le Valenciennes FC pour inaugurer leur seconde saison parmi l’élite avec l’objectif avoué de l’emporter dès leur première sortie. Pari réussi. Mais tout ne fut pas parfait. Au début de la rencontre, dans une ambiance digne d’une rentrée des classes, les supporters présents dans les tribunes du stade Michel d’Ornano attendent non seulement de retrouver leurs héros de la saison passée mais surtout de voir à l’œuvre la nouvelle équipe et principalement les nouvelles recrues. Pour ce premier match de la saison 2011-2012, Franck Dumas aligne d’entrée trois nouvelles têtes : le jeune Jerry Vandam au poste de défenseur droit, Frédéric Bulot dans le couloir gauche et Pierre-Alain Frau, seul en pointe. Pour le reste Dumas nous concocte du classique avec une équipe toutefois différente de celle qui avait évolué contre Brest lors de l’ultime match de préparation. Alors qu’on était en droit d’attendre Traoré pour épauler Frau devant, le manager bas-normand choisit de muscler son entrejeu en alignant Proment aux côtés de Seube à la récupération.
Le début de match, contrairement à ce qu’on est en droit d’attendre de deux équipes qui démarrent un championnat, est plutôt emballant. On sent de l’énergie de part et d’autre, l’accumulation des matches n’étant évidemment pas présente dans les jambes lors d’une première rencontre. Les Caennais sont les premiers à combiner et tentent, comme à leur habitude de poser le pied sur le ballon. Mais Valenciennes, dirigé par l’ancien entraîneur de Tours Daniel Sanchez et guidé par son duo Danic-Pujol, montre d’entrée ses capacités de jeu collectif en essayant de bien combiner. Mal à l’aise hors de leur base la saison dernière pour ne s’être imposés en déplacement que sur la pelouse de la lanterne rouge Arles-Avignon, les Valenciennois ont l’intention de changer la donne et ce dès leur visite en Normandie. Agressifs et vifs, ils subissent toutefois la première offensive caennaise du match mais la frappe puissante du néo-normand Vandam fuit largement le cadre.
Proment enchante d’Ornano
L’œil fixé sur les recrues, on peut se rendre aisément compte que le joueur prêté par le LOSC délaisse très régulièrement son poste d’arrière-droit pour créer le surnombre au milieu tandis que Bulot, auteur d’imprécisions en début de partie, muscle rapidement son jeu et démontre que sa réputation de joueur habile balle au pied n’est pas usurpée. Enfin, Frau, encore en quête de repères sur le front de l’attaque calvadosienne, se démène et est à l’origine de deux occasions pour Caen. Sur la première, se saisissant d’un ballon au vingt mètres, il enroule parfaitement son ballon qui, hélas, s’en va mourir au raz de la lucarne d’un Penneteau qui semblait battu. Battu, le portier l’est visiblement aussi suite à une tête de l’ancien Sochalien qui finit dans le petit filet extérieur consécutivement à un bon centre de Bulot.
Valenciennes n’est pas en reste et tente de se montrer dangereux. Il faut compter sur un Nicolas Seube vigilant pour empêcher une balle en cloche de faire basculer le score en faveur des partenaires de Renaud Cohade. Alors que Danic oblige Thébaux à la parade et que les Valenciennois parviennent à mieux développer leur jeu, Grégory Proment va surgir pour changer la donne de la rencontre. Alors que le ballon lui revient aux trente mètres, l’ancien joueur de Metz ne se pose pas de question et décoche un missile qui s’en va transpercer la lucarne droite d’un Penneteau laissé sans réaction (Caen 1-0 Valenciennes, 35ème). Le geste est superbe et la conséquence finale le sera tout autant.
Du reste, si l’éclair de génie de Proment fait s’enhardir les Valenciennois, les Rouge et Bleu peuvent s’appuyer sur un Alexis Thébaux déjà en grande forme. Enorme, le portier récemment convoité par le PSG l’est sur un grand temps fort valenciennois en repoussant d’abord une bonne frappe de Bong avant de mettre son corps en opposition devant l’excellent Pujol, menace constante tout au long de la partie. Peu avant la pause, le gardien malherbiste se met à nouveau en évidence en repoussant une nouvelle tentative de Danic, très en jambe en ce début de championnat.
Caen gère son avantage
Comme le confiera Franck Dumas à la presse en fin de match, on sent les Caennais légèrement émoussés par leurs efforts et il apparaît évident que la préparation foncière n’est pas totalement digérée. Ainsi, la stratégie caennaise consistant à poser le pied sur le ballon pour produire du jeu va être quelque peu délaissée au profit d’une stratégie nettement plus défensive, ce qui expliquera notamment la possession de balle largement en faveur des Valenciennois à l’issue de la rencontre (près de 60% de possession).
Au retour des vestiaires, ce sont donc les joueurs de Sanchez qui appuient les premiers sur l’accélérateur afin de faire rapidement leur retard. Cependant, on peut noter de part et d’autre que le déchet et les erreurs d’approximation s’amoncellent, notamment dans les premières relances. Valenciennes a beau posséder quasiment le même onze que la saison dernière, les automatismes ne semblent pas être totalement revenus si bien que sur des pertes de balle, Hamouma d’abord et Bulot d’une tête plongeante suite à un excellent travail de Frau feront des misères à la défense nordiste mais n’influeront finalement pas sur le score.
Au final, on pourra dire que cette seconde période est linéaire. Caen n’insiste pas pour mettre le pied sur le ballon et les Valenciennois, qui tentent de faire le jeu, se révèlent finalement trop brouillons. Ce jeu passant sur le côté droit par l’intenable Dossevi, par ailleurs victime d’une action litigeuse dans la surface à la 62ème minute qui ne sera pas sifflée, générera un certain nombre de centres mais aucun d’entre eux ne mettra véritablement la défense calvadosienne en danger. Et quand Danic s’essaye une nouvelle fois à la volée, Alexis Thébaux demeure un dernier rempart infranchissable.
Il faudra attendre les dernières minutes du match pour voir les Caennais remontrer le bout de leur nez dans la surface de Penneteau. Hamouma est devancé par une excellente sortie réflexe du portier nordiste suite à un très bon travail de Benjamin Nivet. La dernière frayeur intervient par le biais d’un ancien Malherbiste, Rémi Gomis dont la tête repoussée par un brillant Thébaux vient s’écraser sur la barre transversale. Le temps additionnel est décompté, Frau se rend coupable d’un tacle dangereux sur Pujol et écope d’un carton jaune mais au final, lorsque retentissent les trois coups de sifflet, c’est bel et bien le splendide coup de canon de Grégory Proment qui offre la victoire à Caen.
Regard sur les recrues
Pierre-Alain Frau a livré une copie somme toute correcte. Bien que n’ayant pas marqué, il a été l’un des rares Caennais à garder de l’énergie tout au long de la rencontre. Pas forcément à l’aise lorsqu’il s’agit de tirer de loin, l’ancien Lillois demeure un excellent renard des surfaces et ne manque que très peu de ballons. Reste à régler la mire et à affiner son entente avec ses compères de l’attaque. Jerry Vandam s’est montré plutôt efficace, solide, il a participé à de nombreuses offensives et n’a été pris en défaut qu’à de rares reprises. Bon sur l’homme, le Malherbiste doit encore progresser sur son replacement et son entente avec Romain Hamouma dans le couloir droit. Enfin, Frédéric Bulot est monté crescendo après un début de rencontre timide et approximatif. Rapidement, l’ancien Monégasque s’est montré disponible et très juste techniquement. Rapide et juste balle au pied, il est l’une, sinon la satisfaction de ce premier match. A confirmer et pourquoi pas à bonifier (il aurait même pu ouvrir le score sur une tête plongeante).
Les Caennais ont souffert face à une belle équipe mais s’en sortent finalement au courage, à l’abnégation et à la solidarité. L’arrière-garde a bien tenu lors des temps forts adverses et a été suppléée par un excellent Thébaux. Romain Hamouma, virevoltant comme à son habitude, devra gagner en justesse et en précision pour redevenir le poison qu’il était en fin de saison dernière. Mais la leçon essentielle de cette partie est la suivante : Caen sait déjà gagner et le jeu collectif, encore très perfectible, est plein de promesse.