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Ca se précise
Au final, Jean-Pierre Papin était content. À en oublier presque le score nul (2-2), qui laisse pourtant la porte entrouverte aux poursuivants avides de montée. Non, l'entraîneur de Strasbourg, à l'image des 22 000 spectateurs du stade Michel d'Ornano, retenait surtout qu'il venait de passer une bonne soirée. «Je me suis régalé sur le banc, et les nombreux spectateurs ont dû aussi apprécier. J'espère que les deux équipes de ce soir figureront sur le podium en fin de saison.» Caennais comme Lorrains le savaient bien, le vainqueur de l'affiche de vendredi accomplirait un sérieux pas vers la Ligue 1. Au terme d'un match plaisant, rythmé, technique, aucune des deux formations n'a finalement su prendre l'avantage dans un stade particulièrement bouillant. Yoann Gouffran y avait allumé la mèche dès la 8e minute d'une tête décroisée (1-0), avant que le jeune Eric Mouloungui ne réplique 18 minutes plus tard (1-1). Bis repetita ensuite, puisque l'international Espoir inscrivait son 12e but de la saison d'une puissante frappe lointaine (2-1) ... mais, au retour des vestiaires, le Gabonais remettait les pendules à l'heure de l'intérieur du droit (2-2). S'il ne tranchait en rien la question de la montée, ce résultat nul faisait tout de même avancer celle du titre.

Le Racing fait le forcing
Ce match de feu aurait pu faire fondre toute la neige qui est tombée sur la Normandie. Le choc de cette 30e journée de Ligue 2 Orange n'a effectivement pas déçu. Loin de là. Comme lors du match aller qui avait été incandescent (3-2), Caennais (2e) et Strasbourgeois (3e) se sont rendus coup pour coup. Les Malherbistes frappaient les premiers. Le coup franc de Deroin était catapulté de la tête au fond des filets par Gouffran (1-0, 8e). La meilleure attaque de Ligue 2 Orange se signalait ainsi d'entrée. La réaction alsacienne ne tardait pas. Bien que plus doué pour défendre en déplacement cette saison, Strasbourg égalisait rapidement par l'intermédiaire de Mouloungui, parti dans le dos de la défense sur une passe de Camadini (1-1, 26e). Un but qui intervenait quelques instants après un choc entre le Gabonais et Planté qui ne ressortait pas indemne de ce duel. S'il boitait bas, le portier caennais restait sur la pelouse pour assister au chef d'œuvre du match. Gouffran décochait une frappe somptueuse des 25 mètres pour trouver la lucarne strasbourgeoise (2-1, 33e). Un 3e doublé pour le jeune normand qui portait ainsi son total à douze unités. Ensuite, si Planté sortait une superbe parade face à Cohade avant la pause, il ne pouvait rien face à Mouloungui venu coupé un centre de Cohade pour s'offrir un 7e but cette saison (2-2, 46e), le troisième face à Caen. Une égalisation qui permettait aux hommes de JPP de ramener un bon point de Normandie face au SM Caen, toujours invaincu à d'Ornano, puisque la grosse fin de partie des Caennais ne changeait pas la donne. Du coup, Malherbe (2e) se retrouve à cinq points du leader messin. Le RCS conserve trois points d'avance sur Amiens (4e), avec en plus un match en retard à jouer contre Grenoble.



Caen rate le coche
Privé de Nicolas Seube, Franck Dumas avait dû innover dans sa composition d'équipe en plaçant Reynald Lemaitre, un joueur au tempérament très offensif, au poste de latéral gauche. Le signe d'une volonté évidente de jouer vers l'avant. Et ces intentions se traduisaient rapidement dans les actes. Dès l'entame de match, Caen campait dans la moitié de terrain strasbourgeoise.
Strasbourg n'arrivait pas à ressortir le ballon et ce qui devait arriver arriva. Sur un coup franc frappé par Anthony Deroin, Yoann Gouffran s'élevait plus haut que tout le monde et trompait Cassard de la tête(1-0, 8e)

Caen accentuait sa pression et faisait étalage de toute sa qualité technique, multipliant les phases de jeu à une touche de balle. Strasbourg tentait bien de réagir mais la frappe en pivot de Mouloungui était déviée sans trop de difficulté par Vincent Planté et Lacour frappait à côté. Mais il était dit que ce match ne serait pas comme les autres. Sur une perte de balle apparemment anodine au milieu de terrain, Cohade lançait Mouloungui en profondeur qui trompait Vincent Planté, encore groggy après un choc quelques minutes auparavant (1-1, 26e).

Le match était alors complètement relancé et Strasbourg reprenait l'ascendant. Pas pour longtemps. Considéré par beaucoup comme le joueur le plus talentueux de cette Ligue 2, Yoann Gouffran allait confirmer tout le bien que les recruteurs de Ligue 1 pensent de lui. A 25 mètres des buts, l'international espoir armait sa frappe et envoyait un missile sur lequel Cassard ne pouvait rien (2-1, 33e). Les joueurs de Franck Dumas reprenait le contrôle des opérations et Florentin était même tout proche de tripler la mise quelques minutes plus tard.

On pensait Caen définitivement devant mais c'était mal connaître la fierté des joueurs de Jean-Pierre Papin. Dès le retour du vestiaire, les Strasbourgeois, après une action collective d'école, égalisaient par Mouloungui, d'une déviation maline au premier poteau (2-2, 46e). Le match s'animait, les esprits s'échauffaient et M. Malige, l'arbitre de la rencontre, devait intervenir au milieu d'un début d'échauffourée générale (49e). Caen baissait nettement de pied et ne parvenait plus à se créer d'occasions dangereuses. Les lignes se distendaient nettement mais aucune des deux formations ne parvenaient à en profiter. Le Stade Malherbe, devant un stade plein et électrique, tentait bien le tout pour le tout en fin de match avec les entrées de Grandin et Toudic, deux attaquants, mais le score en restait finalement là, malgré une dernière grosse occasion caennaise, suite à un cafouillage dans la surface de réparation. Un match nul qui, au final, semblait contenter tout le monde, Caen préservant son avance sur son adversaire du soir, et Strasbourg restant toujours sur ce podium tant désiré en Alsace.




Les notes SMCaen.net (sur 10):

Planté (6)
Hengbart (6) - Traoré (5.5) - Sorbon (6.5) Lemaître (7)
Gouffran (8) - Proment(7) - Deroin (7) - Florentin (7)
Samson (6.5) - Compan (6)