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Avant le match, une petite question flottait : définitivement assuré de rester en L1 la saison prochaine, les Caennais allaient-ils se reposer sur leurs lauriers ou au contraire montrer tout ce dont ils étaient capables? Connaissant Franck Dumas et le caractère des Malherbistes, chacun imaginait la réponse mais le doute planait malgré tout. Dans l'esprit des « anciens » Caennais, une once de revanche devait malgré tout flotter: lors du dernier déplacement du SMC à Gerland il y a 4 saisons, les 4 buts encaissés par Vincent Planté avaient été durs à digérer.

Sur la feuille de match en tout cas, aucune surprise: Deroin absent, mais chacun était au courant. Seube, blessé, remplacé par Reynald Lemaître... Presque la même équipe que face à Paris. Coté lyonnais, le seul détail à remarquer était l'abscence de Keita sur le onze de départ, Govou ayant été préféré. Deux formations en 4-5-1 avec deux buteurs en pointe: Compan contre Benzema.

Aucun enjeu, donc, pour le SMC qui jouait presque pour le plaisir quand les partenaires de Juninho se devaient d'empocher les trois points pour tenir à distance leur collant rival: les Girondins de Bordeaux. A domicile, l'erreur n'était pas permise, d'autant plus que les derniers résultats du sextuple champion de France laissaient à désirer.

"Avec le maintien obtenu, nous avions décidé de jouer."

C'est donc dans cet état d'esprit que les 22 acteurs de ce match pénètrent sur la pelouse. Dans les tribunes, l'animation est déjà là comme souvent à Gerland; le coup de sifflet peut être donné.
Les dix premières minutes de jeu sont lyonnaises mais l'équipe d'Alain Perrin ne parvient pas à se montrer dangereuse puisque imprécise dans les derniers gestes. Les Caennais ne se laissent pas abattre pour autant et ce sont Cédric Hengbart et Benjamin Nivet qui rappellent à Gregory Coupet qu'ils ne comptent pas lui faire passer une bonne soirée.
Au quart d'heure de jeu, la rencontre, qui avait démarré sur un faux rythme, s'accélère un peu. Une frappe cadrée de Benzema précède le premier carton jaune du match pour Gregory Leca suite à un tacle sévère sur Cris. La réponse caennaise ne tarde pas et Yoan Gouffran cadre à son tour une bonne tête captée par le gardien international français. Jusqu'à la demie-heure de jeu, c'est au tour des Caennais de faire parler la poudre et le plus souvent par l'intermédiaire de Gouffran qui provoque une faute de Grosso et un carton jaune pour ce dernier.



Alors que les deux équipes alternent leurs séquences de jeu, à la 34ème minute, Bodmer envoie une balle en profondeur à Fabio Grosso qui empêche la balle de sortir en 6 mètres, envoyant un superbe ballon à Benzema qui place une tête imparable au milieu de Caennais surpris par cette action. Le match est lancé !
Sans une belle parade de Planté, deux minutes plus tard, face à ce même Benzema, les Malherbistes se seraient même retrouvés menés 2-0 ce qui n'aurait pas justement récompensé cette équipe qui ne ferme pas le jeu, mais continue d'aller de l'avant.
Cette tactique s'avère même payante puisqu'à la 39ème, Yoan Gouffran, bien servi par Nivet, s'enfonce sur l'aile gauche et se débarrasse de Réveillère avant d'adresser un bon centre à ras de terre à Eluchans qui, au premier poteau, trompe Coupet. Les compteurs sont remis à zéro et les chants des supporters s'arrêtent un court instant : les Caennais sont bien présents!
Quelques minutes plus tard, Gouffran, encore lui mais sur l'aile droite, après un bon une-deux avec Hengbart, offensif en cette première mi-temps, envoie un ballon fort à Compan, seul au point de penalty qui propulse le cuir au fond des filets.
L'arbitre siffle alors la mi-temps et les deux équipes rentrent au vestiaire sous les sifflets de Gerland. Les Caennais sont heureux de leur prestation et les supporters et joueurs lyonnais inquiets quand retentit la nouvelle : Fabio Grosso, déjà averti est exclu pour avoir donné une claque à Yoan Gouffran. Le coup est dur pour Alain Perrin qui avait déjà assez de soucis à se faire.

Gregory Leca analyse quant à lui la première moitié de la rencontre : « On était venu sans pression. On a envie de faire un bon match ce soir et c'est ce que l'on est en train de faire sur cette première mi-temps. Maintenant, il reste 45 minutes, on est à Lyon : il va falloir être attentif et essayer de faire une belle deuxième mi-temps. »

"Nous étions en supériorité numérique en seconde période mais j'ai quand même félicité les joueurs."

Au retour des vestiaires, les Normands donnent le coup d'envoi face à dix Lyonnais et continuent d'afficher leur envie d'aller vers l'avant. A la 49ème, Yoan Gouffran tente, dans un angle fermé de tromper Coupet d'une frappe puissante. Le gardien lyonnais sauve une nouvelle fois son équipe du chaos. Une minute plus tard, Rémi Gomis est averti par l'arbitre pour simulation dans la surface lyonnaise ce qui n'était pas évident.
Lyon plie mais ne rompt pas ! A la 54ème, Karim Benzema profite d'un coup franc aux 25 mètres pour enrouler une superbe frappe sous la transversale de Planté qui ne pouvait quasiment rien faire. Sur un coup de pied arrêté, l'OL relève la tête grâce à son serial-buteur qui se veut le sauveur de son équipe, à la dérive en cette fin de saison. Un petit quart d'heure sans action chaude et le revoilà, à la 69ème, claquant une tête à bout portant qui oblige Planté à intervenir. Deux minutes plus tard, il récidive et manque l'immanquable envoyant le ballon au dessus de la transversale alors que le but lui tendait les bras et que Planté ne pouvait plus rien faire. La fin de match est bien lyonnaise et le gardien caennais se met en évidence à de multiples reprises. Les lyonnais ne connaissent pas le score de Bordeaux (0-0 face à Nice) et ne veulent pas se contenter de ce match nul de peur de perdre deux points d'avance en cas de victoire bordelaise. Ainsi, les hommes d'Alain Perrin continuent d'imprimer une pression sur le but caennais et ne sont pas loin, à la 91ème d'inscrire le but de la victoire. Kim Kallstöm d'une lourde frappe du gauche propulse le ballon sur la transversale caennaise. Piqués au vif, les Caennais réagissent par un coup franc de Florentin dévié par Hengbart qui oblige Coupet à montrer son talent en sauvant son équipe d'une parade sur la ligne àl'ultime minute de jeu.

C'est sur ces deux actions successives que se termine cette rencontre haute en couleurs durant laquelle les Caennais ont tenu la dragée haute au probable Champion de France 2008.
Grégory Coupet, au coup de sifflet final se voit obligé d'admettre: « Vu la configuration du match, je trouve que c'est un très, très bon point ! [...] Sur le fait qu'ils mènent à la mi-temps, il n'y a vraiment rien à redire, ils ont montré qu'ils avaient beaucoup de football. Ils nous gênaient énormément dans nos déplacements, c'est une équipe qui produit beaucoup de jeu, qui dégage très peu et qui cherche toujours à jouer. Elle a prouvé ce soir qu'elle méritait vraiment de rester en L1. »

Une excellente prestation des Caennais face à l'Olympique Lyonnais qui souligne, comme le dit Coupet, le mérite de cette équipe. Le SM Caen n'a pas volé son maintien et, s'il continue sur cette voie peut rêver de ciels plus bleus. Yoan Gouffran aura été, comme lors du match aller, l'homme de la rencontre et, bien que n'ayant pas marqué, a montré toute sa technique et son talent... à faire faire des cauchemars à la défense lyonnaise ! Le prochain match des Caennais se jouera à d'Ornano face aux cousins bretons... Espérons qu'il sera du même acabit que celui-ci !